SIMÓN DE LA MONTAÑA

Simon a 21 ans. Il se présente comme aide-déménageur. Il dit ne pas savoir cuisiner ni nettoyer une salle de bains, en revanche il sait faire un lit. Il commence à fréquenter un groupe de personnes atteintes de déficiences cognitives, captivé par leur façon d’être et de se comporter. Se faisant peu à peu passer pour l’une d’entre elles, Simon semble devenir quelqu’un d’autre, comme s’il cherchait à explorer une autre face de lui-même.

Aussi surprenante que déstabilisante, cette étude ouverte de la notion de différence suit Simon avec une proximité troublante. La démarche esthétique radicale privilégiée par Federico Luis rappelle, à certains égards, le Dogme 95 de Lars von Trier et plonge le spectateur dans un inconfort captivant, mettant en question la « normalité » et nos propres malaises. -FNC (Festival du nouveau cinéma de Montreal)

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Federico Luis
Federico Luis, réalisateur, est né à Buenos Aires en 1990. Son court-métrage, La Siesta, fait sa première internationale au Festival de Cannes en 2019 en sélection officielle. Le film s’est vu décerner une mention spéciale à Toronto, et le prix du Meilleur court métrage au Festival International de Buenos Aires en 2019.


JE SUIS FOU, JE SUIS SOT, JE SUIS MÉCHANT

Au centre du film, le problème de l’impuissance créatrice qui l’a frappé au milieu de sa vie. En décor, Ostende, reine des plages, la ville qu’il n’a jamais voulu quitter et la Mer du Nord admirablement photographiée. Comment filmer un tableau et comment éviter la lourdeur didactique des commentaires ? Les tableaux sont filmés plein écran: le film impose son format de continuité et de narration face au «cadre» muséographique. La chronologie se plie au récit et le commentaire, juste quelques phrases parfois, laisse toute la place aux textes vigoureux d’Ensor.

Du jeune Ensor, artiste génial, rebelle et peu connu, au baron Ensor, couvert d’honneurs, qui ne peignait plus que des tableaux où il faisait son propre plagiat, Luc de Heusch propose la lecture d’un homme et d’une oeuvre. Musicien du dimanche, misogyne convaincu, talentueux imprécateur, vendeur de souvenirs de plage, il a laissé des dessins fulgurants et quelques oeuvres majeures de la peinture du XXe siècle.

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Luc de Heusch et Henri Storck
Luc de Heusch (1927-2012) fut professeur d’anthropologie sociale et culturelle à l’ULB de 1955 à 1992, on lui doit divers essais littéraires sur l’art contemporain, des ouvrages d’ethnologie et un essai critique. Henri Storck (1907-1999) était un cinéaste et documentariste belge. Auteur de plus de soixante films, son nom reste associé durablement à l’école documentaire belge.


 

AU BORD DU MONDE

Alexia, 25 ans, volontaire et idéaliste, arrive comme infirmière stagiaire dans le service fermé d’un hôpital psychiatrique, et rencontre Joëlle, l’infirmière en chef, qui lui apprend le métier. Alexia va être touchée par la colère de Mila, une patiente de 20 ans, qui pense qu’elle n’a rien à faire là. Malgré les avertissements de Joëlle sur la distance à garder avec les patients, Alexia va se rapprocher de Mila et s’investir à fond pour essayer de la faire sortir.

Dévoilé au Festival de Mar del Plata (Argentine), Au Bord du monde, est un film intelligent et sensible, très documenté sur une réalité en Belgique et sur le thème peu abordé de la santé mentale. On y retrouve deux de nos jeunes comédiens attachants et plein de potentiel, Mara Taquin (La Ruche, Rien à foutre) et Tijmen Govaerts (Muidhond). Cette projection nous promet un débat passionnant.

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Sophie Muselle et Guérin Van de Vorst
Diplômé de l’IAD, Guérin Van de Vorst a réalisé plusieurs courts-métrages de fiction ou documentaires. Son premier long métrage La part sauvage date de 2017. Licenciée en psychologie, Sophie Muselle a fondé « l’Appétit des Indigestes », une troupe de théâtre qui réunit des personnes ayant des expériences diverses de la folie et de la psychiatrie.


THE HUNT FOR MERAL O.

Meral, mère célibataire turco-néerlandaise, est accusée à tort de fraude fiscale et sommée par l’administration de rembourser plus de 34000 euros d’allocations familiales. Jour après jour la pression s’accentue …

Un film intense poignant et révoltant sur un immense scandale qui a touché des milliers de foyers Naturellement très engagé, ce récit édifiant sur la machine administrative (un scénario du réalisateur et de Roelof Jan Minneboo) fait véritablement froid dans le dos et l’empathie avec le personnage principal est maximale. -Cineuropa-

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Stijn Bouma
Né en 1991 aux Pays Bas . Il étudie le cinéma à l’université d’Amsterdam et obtient un master à l’académie du film de Sarajevo. Il a réalisé 2 courts-métrages dont Lejla qui a été sélectionné par la Cinéfondation, et un documentaire Everything Against The States. The Hunt for Meral O. est son premier long métrage.


À BICYCLETTE !

FILM DE CLÔTURE

De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias embarque son meilleur ami Philippe dans un road trip à bicyclette. Ensemble ils vont refaire le voyage que Youri, son fils, avait entrepris avant de disparaître tragiquement. Une épopée qu’ils traverseront avec tendresse, humour et émotion.

Entre cinéma-vérité et autofiction, À bicyclette ! montre comment le réalisateur a suivi les traces de son fils Yuri brutalement décédé. Un road-movie improvisé, authentique et bouleversant. -Sud Ouest-

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Mathias Mlekuz
Mathias Mlekuz est un acteur français, connu pour ses rôles dans plusieurs séries TV comme Nos enfants chéris. Ayant grandi dans le Nord-Pas-de-Calais c’est son enfance qui l’a inspiré pour tourner son premier film en tant que réalisateur, Mine de rien. Avec A bicyclette !, il nous livre un road-movie entre amis émouvant et d’une humanité sans nom.


JOUER AVEC LE FEU

Pierre élève seul ses deux fils. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus, l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède la place à l’incompréhension.

Des paradoxes de l’amour paternel et fraternel incarnés idéalement par les trois interprètes principaux et mis en valeur par une mise en scène également d’une très grande justesse, qui résonnent, sous le masque d’une simplicité très maîtrisée, avec beaucoup de force et d’humanité dans notre époque de confusion et de périls idéologiques. -Cineuropa-

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Delphine & Muriel Coulin
Muriel a toujours rêvé de travailler dans le cinéma et est diplômée de l’école Louis Lumière. Delphine a suivi des études de lettres et de sciences politiques avant de devenir chargée de programmes documentaires au sein du groupe Arte. En 2011, les soeurs Coulin réalisent leur premier long métrage, 17 filles, présenté à Cannes à la Semaine de la Critique.


KOUTÉ VWA

Melrick est un jeune garçon qui passe l’été en Guyane chez sa grand-mère. Au cours de son séjour, il apprend à jouer du tambour pour raviver la mémoire de son oncle défunt, Lucas, mort dans des circonstances tragiques. Malgré une vague de meurtres de jeunes hommes qui secoue l’actualité, Melrick prend conscience de sa place dans une famille détruite par un deuil irréparable.

« Servi par une image superbe qui sublime les corps plus encore que les paysages qu’ils habitent, Kouté vwa est un prometteur premier long métrage, qui donne à voir les images manquantes d’un territoire en souffrance, mais riche de ceux qui le font vivre et le racontent. » -Aurore Engelen-

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Maxime Jean-Baptiste
Maxime Jean-Baptiste (né en 1993) est un cinéaste basé à Bruxelles et Paris. Ayant vécu dans le contexte de la diaspora Guyano-Antillaise en France, d’une mère française et d’un père guyanais, son travail se perçoit comme une exploration de la complexité de l’histoire coloniale occidentale en détectant la survivance de traumas du passé dans le présent.


BXL

Inspirés par leur propre enfance dans la capitale, Ish et Monir suivent deux frères, Tarek, 26 ans, et Fouad, 12 ans. Lorsque Tarek a la possibilité de s’échapper du décor de son enfance et de réaliser son rêve, sa vie et celle de son plus jeune frère prennent un nouveau tournant. BXL présente non seulement une image nuancée d’une ville souvent méconnue, mais montre aussi que l’espoir peut parfois surgir d’endroits inattendus.

Présenté en première mondiale au Festival de Gand, BXL de Ish Ait Hamou et Monir Ait Hamou signe la première réalisation des frères, une puissante ode à Bruxelles et à sa diversité, mais aussi un pamphlet brûlant à l’encontre des détracteurs de cet “enfer”, comme ont aimé la qualifier certaines voix politiques nationales et internationales.

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Monir Ait Hamou et Ish Ait Hamou
Ish Aït Hamou, s’est fait connaître en tant que chorégraphe et jury d’émissions. Il est également un romancier populaire en Flandres. Son frère Monir A ït Hamou est actif dans l’industrie cinématographique, notamment en tant qu’acteur dans Les Barons, la série télévisée Lockdown, et en tant que scénariste et réalisateur de la série télé visée Champion.


HOLD ON TO HER

Mawda Shawri, deux ans en 2018, soeur de Hama, fille de Phrast et Shamden, a été abattue par un policier belge lors d’un contrôle frontalier migratoire. hold on to her de Robin Vanbesien est la représentation d’une audience collective de divers activistes qui, avec ou sans documents, réfléchissent au cas de Mawda. Les témoignages multilingues partagés dans cet essai cinématographique sont simples mais incisifs. Le documentaire explore comment aller au-delà des récits officiels, en reconnaissant le pouvoir des citoyens ordinaires et leur solidarité.

Vanbesien et son équipe traitent ce sujet douloureux avec beaucoup de soin, comme en témoigne le choix délibéré d’écrire le titre du film en lettres minuscules. hold on to her est un film qui fait de la place aux processus de deuil dans une société qui ne leur accorde que trop peu d’attention. Il crée l’espace nécessaire pour faire exactement ce que le titre indique : s’accrocher à la petite Mawda pour un moment encore.

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Robin Vanbesien
Robin Vanbesien est un artiste, cinéaste, chercheur et éducateur. Ses récents projets prennent la forme de films, installations, performances, cercles d’études, ateliers, qui s’investissent dans l’exploration des poétiques et des imaginaires liés à diverses pratiques sociales auto-organisées et porteuses d’émancipation.


LA NUIT SE TRAÎNE

Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d’une affaire de grand banditisme. Au coeur d’une ville en pleine ébullition, Mady n’a qu’une nuit pour se tirer d’affaire et retrouver la trace de Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé…

« Un polar bruxellois de haut vol, qui donne un fameux coup de fouet au cinéma belge. Michiel Blanchart parvient à tenir le spectateur en haleine de bout en bout … Une autre qualité du film, c’est d’ENFIN utiliser le centre de Bruxelles comme un vrai personnage, et pas comme un ingrédient décoratif. … Blanchart fait preuve d’une maîtrise technique impressionnante et signe un film «grand public» avec un vrai style, …. » – Hugues Dayez –

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Michiel Blanchart
Né en 1993, Michiel Blanchart (formé à l’IAD) remporte avec T’es morte Hélène le prix du meilleur court-métrage belge lors de la douzième édition du Ramdam. Ce même court, primé aussi au festival de Gérardmer, est shortlisté pour les Oscars en 2022 et acheté dans la foulée par Sam Raimi pour en faire un remake américain. La nuit se traîne est son premier long.