Édito

Après une cinquième édition quelque peu «dérangée», nous voilà donc reparti pour une nouvelle édition qui à l’instar des cinq précédentes se veut avant tout «dérangeante». Comment pouvait-il en être autrement au vu de vos témoignages de solidarité, de soutien, d’encouragement.
Encore une fois : merci.

Même reconnaissance de la part d’acteurs importants de la vie culturelle, sociale, économique de Wallonie Picarde qui souhaitent «accrocher» leurs événements à la locomotive du Ramdam Festival.

La Maison Culturelle d’Ath et les Ciné-clubs de Wallonie Picarde dont le partenariat constitue le fer de lance de notre ancrage dans l’ensemble de la région. La Confédération Parascolaire du Hainaut avec «Clip-Clap», le concours de critiques. Cette année, c’est près de 1500 jeunes de Wallonie Picarde, de Lille et de Kortrijk qui s’y confronteront. L’atelier d’architecture du Conseil de développement qui, à partir d’un film et d’une table ronde, initie une réflexion consacrée à l’architecture et à l’urbanisme. Des perspectives qui ont de quoi déranger. La Galerie Florence Rasson qui propose une superbe exposition de Valérie Nagant «Femmes de cinéma».

A l’initiative de son conservateur Jean-Pierre Deryck, le Musée des Beaux-Arts de Tournai propose, quant à lui, «Le musée qui dérange». Autant d’initiatives, non exhaustives, qui viennent conforter la légitimité et l’ambition du Festival. Il est important qu’elles se multiplient. Il faut que, demain, à l’instar de Namur, de Mons, de Deauville ou encore d’Arras, le coeur de Tournai et de sa région batte plus fort encore, chaque début d’année, au rythme d’un festival atypique et unique au monde.

Côté cinéma : un invité d’honneur. Un des réalisateurs les plus dérangeants du cinéma français. Un des hommes les plus en phase avec le thème de notre festival. En 67 ans de carrière et plus de 70 films, Jean-Pierre Mocky a dénoncé joyeusement les failles de notre société et brocardé sans vergogne tous les travers de la bêtise humaine.

Et puis plus de trente films qui, chacun à leur manière, ont été choisis pour vous déranger, vous interpeller, faire bouger vos lignes de référence, changer d’angle de vue. De l’intimité d’un vieux couple au journalisme d’investigation, du retour d’Hitler aux grandes alternatives de demain, des adolescents de chez nous à ceux de la banlieue pourrie de Los Angeles en passant par le vécu quotidien de Mina en Afghanistan, autant d’ «histoires» qui vous poursuivront peu ou prou suivant votre sensibilité. Autant de situations sur lesquelles vous aurez envie d’échanger, de confronter vos subjectivités.

L’«espace festival» est là pour vous y accueillir. Il est ouvert à tous les festivaliers, sans exception.

Comme toujours, mais sans doute plus encore aujourd’hui, le cinéma met en lumière les réalités cachées du monde dans lequel on vit. Parfois par de violents coups de projecteur, parfois plus modestement par de simples fanaux qui brûlent dans la nuit.

Votre présence le prouve : les uns et les autres ne sont pas là de s’éteindre.

Eric DERWAEL                                                                                     Jean-Pierre WINBERG

Commissaire général                                                                                                          Président